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Lettre ouverte de Séda Charles Bawiena​​​​​ à Faure Gnassingbé : « Un poids moral pèse sur le peuple togolais »

Le producteur agricole Séda Charles Awiena a adressé une lettre ouverte à Faure Gnassingbé. Dans sa lettre, M. Awiena dénonce véhément le poids moral qui pèse sur les togolais à cause des agissements de Faure Gnassingbé et de sa classe dirigeante. Lire l’intégralité de la lettre

Monsieur le Président,

Les différentes élections tronquées au Togo ont fini par édifier un poids moral qui pèse aujourd’hui sur les togolais de bonne volonté. Ce poids pèsera sûrement plus lourd sur les générations à venir. Ce tribut qui touche notre « arrière-boutique » est inacceptable et sans vous mentir, Président, nous sommes ébranlés ! Alors ne vous étonnez pas d’entendre se lamenter des togolais que vous ne connaissez pas. Ces togolais existent au Togo avant votre naissance. Avant ces élections, nous étions là, murmurant que ça ne va pas. Pendant ce temps, vous, vous étiez ceint de tous ceux-là qui vous chantaient que tout « allait le mieux dans le meilleur des mondes ». Ainsi flatté vous leur disiez : « ALLONS-Y ! »

Armé de ce slogan, vous avez entrepris les élections législatives, locales et présidentielles en utilisant des outils électoraux taillés pour vos victoires. Vous voulez savoir comment ces élections se passent au Nord-Togo pour vous donner une fausse victoire ?

Veuillez prendre patience et suivre le déroulement de la campagne, le jour de vote, les résultats qui engendrent ce poids moral dont il est question ici.

1°) LA CAMPAGNE ELECTORALE AU NORD-TOGO

Vous tous, vous revenez comme des envahisseurs et les cadres de chaque village, canton, préfecture, sont chargés, autour des pots (Ducros) de boisson locale, non pas pour éduquer la population ignorante, mais pour nous dire que les mauvais togolais sont ceux qui ne suivent pas Faure. Ce même dicton ridicule date d’ailleurs du temps de votre père et prédécesseur à la présidence, et sans vergogne, ça continue avec vous, de nos jours !

Ils font de fausses promesses sans même connaître le quotidien de ces populations. Ils nous disent que, que nous le voulions ou non, nous devons voter Faure. Un cadre intellectuel de la Binah nous disait que nous, population du Nord-Togo, nous sommes vos otages. Il est devenu ministre de la culture pour maintenir en otage ces indigènes du Nord. Les enfants de ce ministre ne feront jamais partie de ces otages, eux dont le sang du pays de la liberté coule dans les veines, loin de nous. Et vous êtes nombreux à faire ainsi.

Au cours de ces campagnes, les cadres du Parti-Etat, cherchent à débusquer ceux et celles qui ne vont pas permettre d’enregistrer les 100% dans chaque bureau de vote. Est-ce cela la démocratie ?

2°) LE JOUR DE VOTE

A cette dernière élection présidentielle, ont été ramenées, de toutes les maisons, les cartes d’électeurs des morts. Les enfants ont voté, des électeurs avaient plusieurs cartes. Les points focaux du Parti-Etat se sont transformés en soldats pour la victoire, des prêtres coutumiers surveillaient des urnes déjà bourrées. Les chefs de villages, les chefs de cantons, les Préfets, tous du Parti-Etat et intentionnellement nommés ou imposés à ces postes, étaient chargés de tout faire pour vous assurer la victoire. Tous les services de l’Etat étaient Faure. Des communes où l’argent circule comme de l’eau, c’est le cas de Défalé, ont exigé de leurs ressortissants, à Lomé, de monter voter dans leurs communes d’origine.

Des gens du Nord vivant à Lomé et d’autres cantons du pays, ont été recensés doublement dans les villages de Défalé. Leur voyage aller-retour Lomé-Nord et leur séjour ont été pris en charge. Votre conseiller spécial des finances, votre président de la CENI ne manquent pas d’argent pour payer tous ces frais. Vous avez été fier que ces milieux ont bien travaillé : pas d’opposition, alors vous y avez eu les 100% de vote. Bravo ! Et que vive la démocratie !

3°) LES RESULTATS

Monsieur le Président, vos cadres, chefs et préfets militants ont outrepassé cette année, ce 22 Février 2020, les limites et les normes élémentaires de l’éthique politique. Le vol était à découvert. Les enseignants chargés de former les enfants ont fait usage du faux. Toutes les autorités officiellement savaient qu’elles enregistraient du faux. Alors il ne restait à SAMBAGO, qui a voulu transformer en victoire ses propres échecs (pas réussi à cultiver, alors qu’il était formé agronome, pas réussi de faire la recherche agricole, alors qu’il a été formé dans le Centre Américain d’Ibadan au Nigéria, a contribué à l’échec de Togo-Fruit en transformant l’usine d’anacarde à Yadé en ferrailles, à mener à la faillite SOTOCO…) en vous proclamant vainqueur avec ce score scandaleux qui a rendu tous les togolais malades ! Il y a même un malaise chez vos partisans qui ont du mal à se réjouir franchement. Président, comment vous vous êtes senti ce jour des proclamations ? Dans les campagnes du nord, le souffle des ancêtres qui ne connaissaient pas le vol, a été coupé, le vent s’est arrêté de souffler et les arbres se sont immobilisés, l’environnement était blessé, pollué et j’ai entrepris le veuvage des valeurs morales qui sont décapitées. Le poids moral qui pèse sur la conscience des togolais en ce moment est très lourd. Le peuple se sent trahi. Il n’est pas avec vous. Ne confondez pas la populace et vos inconditionnels avec le pays. Votre victoire sent l’échec.

4°) VOTRE ÉCHEC DE GÉRER LE PAYS

Pourquoi avoir forcé à garder le fauteuil présidentiel ? Pour gouverner avec qui ? Avec Monsieur BAWARA, ramené des pays étrangers comme un mercenaire politologue ? Lui qui vous ment dans les discours et ne connait pas les souffrances du milieu d’où il vient, et n’accepte aucun conseil ? Comme je ne connais pas cet enfant ; j’ai toujours passé par des sages pour lui donner des conseils et ces sages même autour de vous m’ont répondu que c’est un enfant impoli qui se fie seulement à son savoir politique ; c’est avec lui, qui vous a menti que vous avez construit un château d’eau au nouveau marché de Niamtougou, alors qu’aucune goutte d’eau ne coule de ce château ? Et ce marché qui est un bien commun que vous avez marqué des effigies de votre parti, est-ce vraiment cela la démocratie ? Etes-vous vraiment fier de ces pratiques rétrogrades ? Est-ce l’Etat ou un parti qui a construit ce marché ?

Avec Monsieur KANIKATOUA qui était un homme sans problèmes et ne cherchait seulement que l’amitié pour rigoler et qui n’était pas fait pour la politique, mais malheureusement depuis que le feu Président en a fait son « Colbert », vous avez accroché à son coup à jamais un poulet noir ?

Avec Monsieur DRAMANE Dramani et AYASSOR, mes collègues d’université, qui ne comptent que sur leurs fortunes et qui deviennent incontournables en obstruant ainsi la bonne gestion du pays ?

Président, regardez une image : vous enlevez AYASSOR du Ministère des Finances et vous nommez un autre à sa place. Et dans le même temps ce même AYASSOR est nommé Conseiller Spécial des Finances près de vous à la Présidence. Comment le nouveau Ministre des Finances peut-il travailler alors que pour vous voir à la Présidence, il doit passer par votre conseiller. Dans ces conditions, qu’est-ce que celui-là peut améliorer ?

Je regrette que ces deux collègues, au lieu d’être autour de vous des VAUBAN, des QUESNAY, des CONDORCET, des ADAM SMITH, des GRANDEAU, en luttant contre l’ignorance des peuples des campagnes pour les remonter à la surface des petites connaissances pour une meilleur vie, ont plutôt exploité cette ignorance pour votre fauteuil présidentiel. C’est vraiment un grand péché de profiter de l’ignorance du pauvre pour manger tout son plat !! J’ai honte de ces deux collègues et je regrette d’avoir aidé Dramane Dramani pendant 3 ans en lui prenant des cours à la Faculté de Droit. Je croyais qu’il va réussir pour faire grandir le peuple et non pour accumuler pour lui et marcher contre le peuple ! Président, voici le lot de ceux-là qui vous entourent des années durant et ne veulent pas que vous procédiez à la relève administrative et à l’alternance politique.

Avec le Premier Ministre qui sait bien faire les discours comme il les faisait en tant qu’étudiant et dont l’échec vous a amené à vouloir mener vous-même l’action gouvernementale ? Ce n’est pas nous qui disons qu’ils ont échoué, c’est vous ! Et voyez comment :

a) Quand vous avez chargé votre Directrice de Cabinet du Ministère du Développement à la Base de mener des actions qui revenaient aux différents ministères, en obstruant ainsi l’action gouvernementale, vous vouliez dire que le gouvernement ne descend pas à la base ! C’est un ministère prétexte. Son gaspillage des fonds qui devaient servir aux différents ministères est un péché.

b) Quand vous-même, vous avez cru bâtir un programme social, pour l’animer vous-même à travers tout le pays, les ministres vous suivant comme des animateurs d’une ONG ; vous avez reconnu que dans tous les ministères, votre programme n’est pas concrétisé. Les ministres ont été dédouanés de leurs charges. Quand on pose la question à ceux qui sont chargés de ce programme, ils disent que vous mettez l’argent dans les ministères et il n’y a pas de résultats. Alors vous l’avez entrepris vous-même. Or, en tant qu’économiste, vous savez que ce « Programme Social Faure » déstructure les ministères chargés de mettre en œuvre les programmes du Président. Vous savez aussi qu’en menant ce programme, non pas avec votre argent, mais avec l’argent du budget de l’Etat, c’est un détournement du dénier public !

A propos, Monsieur le Président, un projet social de cette envergure veut corriger l’action des membres du gouvernement.

5°) DES TOURNANTS RATES OU DES RENDEZ-VOUS MANQUES

Après les deux mandats, vous avez raté l’alternance avec BODJONA qui vous a fait Président de la république Togolaise. Si vous l’aviez laissé libre avec son RPT et que vous créez votre UNIR pour les prochaines fois, alors on devrait dire voilà un début de démocratie au Togo. Vous avez piétiné les vœux de votre feu Père qui nous disait qu’eux, lui et son équipe dirigeante, gouvernaient avec l’arme et que nous, nous devons étudier pour gouverner demain avec la tête. Il vous a amené dans les écoles de renommées pour vous donner cette tête. Il ne vous bénira jamais d’utiliser ses procédés pour gouverner.

Pourquoi Monsieur le Président, avez-vous raté ce tournant ?

On aurait pu penser que vous vouliez utiliser le troisième mandat pour préparer la relève. Mais non, vous avez utilisé les 5 ans de ce mandat pour dépenser des sommes faramineuses pour cette élection de la honte. Pourquoi ?

Malgré tout, des voix se sont levées partout pour vous conseiller. Ces voix étaient des gendarmes couchés mais vous avez survolé tous ces gendarmes couchés pour arriver à vos élections. Je faisais partie de ceux qui devaient vous écrire pour vous prier de préparer la relève mais le train de votre Ministre BAWARA qui vous conduisait était déjà dans ses vitesses de croisières. Ce train de Monsieur BAWARA vous a amené tous dans un marais et vous êtes encerclés par les yeux du peuple et du monde entier.

Monsieur le Président, au lieu d’insister à gouverner avec le sang comme votre ministre de la sécurité nous le promet, ne serait-il pas mieux d’appeler au secours tous les sages du pays. Car ces fausses élections ont piétiné les ancêtres, les valeurs éthiques, morales et culturelles de la Terre de nos Aïeux. Même si la Cour constitutionnelle a rafistolé ces scores scandaleux, elle ne peut pas effacer dans la mémoire du peuple qu’il y avait toujours eu vol et qu’aujourd’hui, ce vol a été exposé en plein jour aux yeux du peuple togolais et du monde entier.

6°) LE POIDS MORAL DE CES ELECTIONS TRONQUEES

« C’est gênant dans ce monde de parler d’éthique, de la dignité de faibles, de parler d’un Dieu qui exige un engagement pour la justice… Il faudra gêner et risquer pour ne pas être complice de ce qui ne marche pas », nous exhorte le Pape François. Et vous connaissez bien ce Pape qui vous a reçu plusieurs fois et vous aussi, vous savez que rien ne marche au Togo. Vous savez bien que ce qui ne marche pas peut conduire au dessèchement et à la mort ! Pourquoi alors toutes les valeurs ont été piétinées pour que nous en arrivions à la mort de la Nation ? Quelle vie sociale possible dans une Nation sans les vertus morales ? Pourquoi, Monsieur le Président, les cadres qui vous entourent ont manqué d’esprit républicain et d’âme d’humanistes ?

Ce manque de vertus morales a amené aux vols des ressources de la Nation en haut jusqu’en bas. Tout le monde peut décaisser pourvu qu’il s’agite pour le Parti-Etat.

Président, voyez les résultats de votre programme des grands travaux :

Les routes ne finissent jamais pour cause de corruption. Le petit chinois dit : « petit argent, petite route ».

Commission, commission du haut en bas. Les projets de développement sont des sigles. Un sigle chasse un autre. (cf. ma lettre au Président de l’Université de Kara du 31 Mai 2019).

Vous allez vous demander d’où je viens aujourd’hui et qu’est-ce que j’apporte comme contribution pour que la Nation togolaise se tienne débout ?

7°) MA PART DE CONTRIBUTION

Les études font de nous des privilégiés pour que nous apportions notre part de lumière à nos frères, à notre pays. Quant à moi ; avec mon épouse, je me suis mis à cultiver la terre et à former les paysannes, les paysans et les enfants à partir de 1984. C’est dans ce travail que j’ai rencontré des difficultés avec votre régime et j’ai commencé à balbutier quelques mots par écrit.

Dans les années 1989-1990, j’avais, dans un document, écrit qu’aucun Président africain ne saura donner du travail à sa jeunesse et que les cadres politiques à la retraite réoccuperont des postes réservés à cette jeunesse. Vos cadres du Parti-Etat RPT mué aujourd’hui en UNIR, ont brandi des armes sur moi. Ils ont dit que j’ai insulté le feu Président, votre Père. Mon épouse et moi avions été enlevés un petit matin manu militari pour être amenés au camp militaire Landja, après une escale à Pya, où nous avions été enfumés dans une sorte de garage en cave sous l’étage du Président. Nous avions eu droit, une fois au camp militaire, à un accueil très chaud par les officiers qui entouraient le Commandant BERENA. Insultés, humiliés et poussés violemment hors du Camp, nous avions entrepris à retourner à Niamtougou à pied quand un étranger en voiture nous a récupérés.

Monsieur le Président, à combien de jeunes donnez-vous aujourd’hui de l’emploi ? Par contre, votre régime les exploite en organisant des concours dans le cadre des élections. Ce sont ceux qui vont bourrer et transporter des urnes après avoir enlevé les bulletins des autres partis ; ce sont eux qui seront embauchés, même s’ils n’ont pas passé le concours. L’argent des autres candidats malheureux servira à renflouer les caisses. Le régime profite de la recherche d’emploi des jeunes pour les exploiter, eux qui sont déjà sur le carreau.

Concernant le comportement des dignitaires du parti, regardez seulement autour de vous. Combien d’anciens qui devaient rejoindre leur retraite et profiter pour aider leurs frères pauvres, continuent à occuper des emplois d’état et accumulent ! L’argent circule en titans, en cartons, en valises et se stock dans les châteaux. Les billets froissés ne s’utilisent pas chez certains de vos dignitaires ; on les jette dans un sac-poubelle, alors que nous autres collons soigneusement les billets déchirés.

Monsieur le Président, vous-même avez créé des Ministères de Finances parallèles et les valises d’argent que des organismes régionaux, des contrôleurs de la transparence des élections, emportent sans nombre. Comment la CEDEAO ne peut-elle pas dire que c’est bon ?

Mon papa, quand je me comportais mal, me disait qu’il n’est pas sûr que ce soit ce qu’on nous enseigne à la catéchèse. Monsieur le Président, moi je vous dirai aussi que je ne suis pas sûr que ce soit cette gestion que les universités américaines vous ont enseigné. Si je me trompe alors nous allons interpeler le Président Donald TRUMP !

Vous, les grands du pays, vous accumulez mais vous utilisez les petits services privés sans payer et c’est l’Etat qui paie les fonctionnaires qui sont à vos affaires privées. C’est injuste et inacceptable !

C’est avec ce comportement que la prospérité du Togo se réalisera-t-elle ?

Pourquoi nous avoir maltraités pour ce regard prospectif qui aurait dû vous permettre d’anticiper cet avenir ?

Durant notre présence des 40 ans dans les Terres Arides et parmi les Cœurs Arides du nord Togo, les soins de santé de la population se sont dégradés, les institutions sanitaires manquent de tout. Nous mourrons en tas par manque de soins. Les analyses de laboratoires n’arrivent pas à détecter nos maladies qui deviennent chroniques et nous amènent à la mort. Les laboratoires pour les bonnes analyses manquent, les hôpitaux sont de nom, l’eau manque, etc.

L’éducation fait sortir des produits médiocres. Les bacheliers, les licenciés sont retournés dans leurs villages et vivent de l’économie de cueillette et vous continuez à dire ALLONS-Y ! Pour quelle prospérité du Togo ? Avec qui et avec quoi ?

La corruption au sommet de l’Etat est descendue dans les communautés : « l’argent communautaire n’appartient à personne, et qui a vu l’argent passer et l’a laissé ? », disent souvent les bons militants de votre parti, et impunément. Au contraire, ces mêmes personnes peuvent devenir royalement DAF de votre BAWARA ou Chef Canton de communauté.

Mais pendant ce temps, moi, je ne baisse pas les bras. J’écris au Préfet, j’écris au Ministre de l’intérieur, j’écris au premier ministre, l’écho du silence me revient en guise de réponse.

Aussi, troublé par ces comportements de vous en haut qui compromettez l’avenir de la Nation, ai-je pris mon Bic et tracé ces quelques lignes à un ami le 16 Septembre 2018 : J’étais resté critique malgré que je vis à la base croyant à un éveil de conscience pour qu’on puisse construire ensemble demain qui est l’avenir des nouvelles générations mais je ne savais pas que :

La corruption était légalisée au Togo
L’impunité des membres de l’Etat protégeait les punissables dans la communauté à la base
La mauvaise foi irriguait les veines des hommes politiques
Une gouvernance orgueilleuse et une avidité excessive des hommes de l’Etat éclaboussaient le dialogue, méprisaient les valeurs culturelles qui ont toujours maintenu l’équilibre social
Nos grands hommes manquent d’attention à l’avenir sacrifié et à l’injustice qui secrètent des extrémismes et font disparaître les anciens villages.

Pour résumer mieux mon propos à mon ami, j’ai fait appel aux propos du Pape François qui résument mieux ces comportements : « Plus le cœur d’une personne est vide, plus elle a besoin d’objets à acheter, à posséder et à consommer. Dans ce contexte, il ne semble pas possible qu’une personne accepte que la réalité lui fixe des limites. A cet horizon, un vrai bien commun n’existe pas non plus. Si c’est ce genre de personnes qui tend à prédominer dans une société, les normes seront seulement respectées dans la mesure où elles ne contredisent pas des besoins personnels. C’est pourquoi, nous ne pensons pas seulement à l’éventualité de terribles phénomènes climatiques ou à des grands désastres naturels, mais aussi aux catastrophes dérivant de crises sociales, parce que l’obsession d’un style de vie consumériste ne pourra que provoquer violence et destruction réciproques, surtout quand seul un petit nombre peut se permettre… »

Je disais à mon ami qu’au Togo nous vivions déjà cette catastrophe sociale qui n’arrange personne et j’invitais le Pape François qui est serviteur de celui qui est « Pont » entre les hommes et qui croit que tout ne peut être perdu « parce que les êtres humains, capables de se dégrader à l’extrême peuvent aussi se surmonter, opter de nouveau pour le bien et se régénérer… ».

Je l’invitais, car aucune supplication au Togo n’a pu vous émouvoir, Monsieur le Président, je l’invitais à vous parler, non pas en vous bénissant comme il l’a toujours fait au Vatican et ça n’a pas changé votre cœur, mais à vous parler comme il l’a fait à sa curie le 22 Décembre 2014.

Président, c’est ici que ma contribution s’arrête.

Votre individu, votre sujet (ce sont les noms que vos préfets me donnaient)

Séda Charles Bawiena.

 

 

Lettre ouverte de Séda Charles Bawiena​​​​​ à Faure Gnassingbé : « Un poids moral pèse sur le peuple togolais »