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Interview d'El-Hadj Arimiyao Tchagnao, président du CONAPP : « Nous ne voulons pas que le mal vienne de la presse... »

L'élection présidentielle du 22 février 2020 s'est globalement bien déroulée partout sur le territoire national. Les médias, selon les observateurs, ont fait leur part de travail dans le bon déroulement de ce scrutin.

C'est aussi ce que relève dans cette interview accordée à radio Lomé et reprise par l'Agence de presse AfreePress, le président du Conseil national des patrons de presse (CONAPP), El-Hadj Arimiyao Tchagnao.

Lire plutôt.

Bonjour M. le président. Quel regard portez-vous sur le travail abattu par les professionnels des médias dans le processus électoral en cours ?

El-Hadj Arimiyao Tchagnao : Bien avant que le jour du vote n’arrive, au Conseil National des Patrons de Presse (CONAPP) nous savions que dans tout pays, la presse a un grand rôle à jouer. C’est fort de cela que depuis le mois de novembre 2018, le CONAPP a trouvé utile de rassembler l’ensemble des journalistes du pays pour aller à l’école de la couverture médiatique d’une élection. Nous avons fait cet exercice en 2018, mais nous avons jugé utile de le refaire en 2019 parce que la répétition n’est pas mauvaise quand il s’agit de bien faire les choses. Nous avons au même moment, réuni les journalistes et les forces de sécurité et de défense, pour parler du rôle qu’est celui de chacun de nous. Vous n’êtes pas sans savoir que pendant la campagne, les forces de l’ordre et de sécurité et les journalistes sont souvent appelés à se frotter chacun dans la mission qui lui est dévolue. Parfois, les choses ne se passent pas très bien. Donc nous avons travaillé à ce que chacun connaisse son rôle et sache où ce rôle se limite et ce qu’on peut faire ensemble pour faire avancer les choses et faire du bon boulot. La dernière fois, c'est-à-dire dans le mois de janvier, toujours dans notre envie de faire à ce que la presse puisse faire un travail décent et professionnel, nous avons lors des Journées portes ouvertes tenues à Kara, appelé les journalistes à revisiter leurs connaissances en matière de couverture d'une élection. Nous voulons aussi les amener à savoir faire une utilisation décente des nouveaux médias. Vous aurez pu constater que tout ce qui a été fait lors de la campagne jusqu’à ce jour, a été bien fait. Aucun journaliste n’a envoyé des messages alarmants. Nous faisons toujours allusion lors de nos formations, à la radio Mille collines du Rwanda que le monde entier connaît aujourd’hui de par ce qu'elle a fait dans l'histoire du génocide. Nous ne voulons pas que le mal vienne de la presse. Parce que la presse, est là pour faire en sorte que lors d’un scrutin comme celui-ci, le travail puisse se faire dans l’équité totale et que les populations observent de la retenue et la discipline. Nous sommes heureux parce que nous sentons que tout ce nous avons eu à faire avec les collègues, est en train de porter ses fruits. Vous avez vu que de Lomé à Cinkassé et dans tous les coins du pays, aucun journaliste n’a été inquiété, ni par les militants des partis politiques ni par des forces de l’ordre. C’est là qu’il faut saluer la maturité des journalistes, mais aissi des agents de sécurité et surtout, de tous les acteurs politiques du pays. Tout ce qui se réalise aujourd’hui est à l'actif du Togo tout entier et c’est nos couleurs nationales qui en sortent finalement gagnantes. Nous abordons la période la plus sensible du processus, c’est-à-dire, la proclamation des résultats.

Est-ce que vous avez pris les dispositions nécessaires pour éviter tout débordement au niveau de vos membres ?

El-Hadj Arimiyao Tchagnao : Quand je signale qu’en amont, nous avons eu des séquences de formation, cela veut dire que nous avons pris en compte la retenue nécessaire qu’il faut que les journalistes observent pour que toujours la flamme ne vienne pas de nous. Il y a des instances qui ont le pouvoir régalien de faire porter à la connaissance de l’ensemble de la population, les résultats sortis des urnes.

Donc tous les journalistes togolais, jusqu’à ce jour sont-ils dans cette attente ?

Nous avons quelques tendances. Mais aucun de nous ne peut se permettre le luxe de publier ces résultats. Nous attendons que la CENI elle-même donne ces tendances pour que la presse qui fait désormais les choses d’une manière officielle, puisse les relayer au public. Donc cette discipline jusqu’à cette heure est observée et nous en sommes fiers parce que très tôt, nous nous sommes levés et aujourd’hui nous gagnons le fruit de ce que nous avons eu à faire comme sensibilisation. Au niveau du CONAPP, il faut le dire, en dehors de tout ce que nous avons fait comme formation, nous sommes allés depuis Cinkassé, Dapaong, Kara Sokodé, Atakpamé, Kpalimé, jusqu’à Lomé, pour passer des messages de sensibilisation et d'appel à la retenue et à faire en sorte que tout se passe dans l’apaisement. Ce qui a été salué par tous les observateurs, acteurs politiques et la population.

Dites-nous, si on vous demande de placer un œil de citoyen et non celui du professionnel de média, quel regard porterez-vous sur le déroulement de la campagne électorale qui a abouti au vote ?

Il faut dire que la campagne, avec mon œil d’observateur ou de citoyen, s’est déroulée en toute quiétude. J’ai vu tous les candidats battent campagne partout et comme ils le veulent dans les dimensions autorisées par la loi. On a vu des candidats battre campagne dans le respect strict de la loi. Je crois que c’est fort de cela que les Togolais sont également massivement sortis pour aller accomplir leur devoir civique. En bref, c’était une campagne bon enfant, où les gens ont fait montre d'un respect mutuel. Où chacun a pu passer son message au peuple togolais. Mon souhait en tant que Togolais est de faire en sorte que le verdict des urnes soit respecté. On ne fait pas en réalité une élection pour embraser un pays. Mais on va à une élection pour relancer le développement. Et qui que la personne soit, que le reste des six candidats s’alignent et que nous voyons un faire-play total. Tout le monde sait que le Togo vient de très loin. Quand vous regardez ce que nous avons connu depuis les années 90, jusqu’à cette élection dans laquelle chacun a accepté de mouiller le maillot, c’est dire que quelque part, il y a une avancée notoire, un professionnalisme dans la marche démocratique qui se vit dans le Togo. Vivement que tous puissent respecter le verdict des urnes. C’est pour le bien de vous, c’est pour le bien de moi qui suis ici et c’est pour le bien des Togolais qui sont sur le territoire et à la diaspora.

Interview réalisée par radio Lomé et transcrite par AfreePress

 

 

Interview d'El-Hadj Arimiyao Tchagnao, président du CONAPP : « Nous ne voulons pas que le mal vienne de la presse... »