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Les Togolais de l’Extérieur et la diplomatie Tétraplégique de Robert Dussey

L’assassinat le 4 décembre dernier de Kolagbe Eyram Fortune, étudiante en 3e année de Licence en Gestion à l’Université d’Aix-Marseille (Bouches-du-Rhône), a laissé un arrière-goût d’incertitude dans l’esprit de certains Togolais d’ici et de la diaspora. Si l’on en croit les informations, alors qu’elle s’apprêtait à prendre un bus pour rentrer chez elle, la compatriote de 22 ans aurait été attaquée à coups de couteaux par un jeune homme qui en a 26.

Si le mobile de cet acte est inconnu pour l’heure et que le présumé coupable est placé en garde à vue, les supputations toutes plus folles les unes que les autres courent quant à l’affaire. Tout le monde y est allé de son interprétation, sans pour autant attendre le rendu officiel. Trois jours après le drame, une délégation du gouvernement togolais, conduite par Majesté Ihou Wateba, ministre de l’Enseignement Supérieur, a été présenter ses condoléances à la famille éplorée, avec l’idée de faire des préparatifs du rapatriement du corps et les cérémonies funéraires. « Le gouvernement prendra en charge les frais de rapatriement de la dépouille, ainsi que les dépenses liées aux cérémonies funéraires de notre compatriote disparue. En période de deuil, les autorités togolaises préfèrent garder le silence pour respecter la mémoire de l’illustre disparue », a rapporté le confrère Horizonnews. Autant on peut saluer cette approche gouvernementale, autant on est frappé par le mutisme de Robert Dussey face à ce drame. Robert Dussey occupe le portefeuille du ministère des Affaires étrangères, de l’Intégration Africaine et des Togolais de l’Extérieur. Et quand on est ministre à ce poste-là, on répond des Togolais de l’extérieur. On nous dira que le gouvernement s’est chargé de l’affaire, mais on fera remarquer que l’auteur de «L’Afrique, malade de ses hommes politiques» est le plus à même de donner de la voix en l’occurrence. Il faut dire que l’homme aime à se faire remarquer dans des médiations sans tête ni queue, comme celles du Mali ou du Tchad dont les résultats restent attendus. Il faut dire que le chef de la diplomatie togolaise est préoccupé par la distinction des agents de son ministère qui se sont récemment vu remettre qui le Prix du meilleur manager d’équipe, qui le Prix de l’excellence, qui le Prix de la meilleure secrétaire, qui le Prix du personnel. Pas question que mort d’homme vienne inquiéter une initiative dont il est le promoteur depuis 2014. On en oublie même que la victime vit ailleurs, et qu’à ce titre sa situation mérite d’autant plus d’attention de celui-là même qui devrait se montrer le plus touché. Il faut dire que cette indifférence du ministre ne date pas d’aujourd’hui, lui qui est resté de neige face au cas Komla Sitsope Ange Zotchi, disparu en décembre 2017 et dont le corps a été retrouvé en janvier 2018 dans la Garonne, à Ambarès-et-Lagrave. L’étudiant togolais David Essozimna Ballé poignardé à mort le 29 octobre 2017 n’a pas non plus ému celui qui devrait l’être. Dieu seul sait combien il en meurt des Togolais sous des cieux différents sans que cela émeuve outre mesure notre ministre dont on se demande à bon droit s’il vaut encore la peine de représenter les Togolais à l’extérieur. À bien y penser, la question vaut son pesant d’or, à voir l’esclavage moderne auquel sont réduits des milliers de Togolais au Liban, sans que le monsieur diplomatie lève le petit doigt pour tenir en respect les autorités du pays allié. Quand on parle bien-être des Togolais à l’étranger, ça doit sonner Haut Conseil des Togolais de l’Extérieur (HCTE) chez Robert Dussey, qui a trouvé dans ce machin une seconde vie. Rendre leur dignité aux Togolais à l’étranger doit faire partie de sa politique. Ni plus ni moins. Jusque-là, il a tout fait, sauf son devoir.

Sodoli Koudoagbo

Source: Le Correcteur / lecorrecteur.info



Le Togo des Futilités: Les gouvernants Se Contentent des prix Douteux, Pendant Que Le pays Est à La Traine!
Le Togo est devenu le champion des prix et distinctions. Cette année, plusieurs personnalités en ont reçu. Une chose saute aux yeux ; malgré la collection de prix par les Togolais, le développement n’est pas amorcé. Au contraire, tout semble s’enliser de jour en jour.

« Meilleur Leader Social Africain 2021 », «Meilleur Promoteur Africain des Œuvres Sociales 2021 » et « Grand Prix général Mathieu Kérékou » en 2022. La liste n’est pas exhaustive. Il s’agit bien là des distinctions honorifiques attribuées à Dr Michel Kodom, patron de l’ONG Aimes-Afrique. « Très ravi du choix porté à ma modeste personne pour recevoir cette nouvelle distinction…Je dédie ce prix à tous mes collègues médecins et surtout à ceux qui ont perdu leur vie dans la lutte et la prise en charge des patients atteints de COVID-19 », a-t-il confié, cité par des médias locaux. La dernière distinction lui a été décernée le samedi 10 décembre dans la capitale béninoise par l’ONG Etoile d’Afrik dont l’ambition est de faire la promotion de l’excellence. Une fierté pour la personne et son pays d’origine, le Togo. Il faut le dire, le médecin est un vrai « collectionneur de Prix ».

En dehors de cette personnalité qui œuvre dans l’humanitaire, bien que connue comme militant du parti au pouvoir, d’autres personnalités plus connues dans le monde politique se félicitent aussi de recevoir des distinctions. En ce dernier trimestre de l’année 2022, une pluie de distinctions s’est abattue sur le Togo. Bien avant, en août dernier, le ministre des Affaires étrangères, de l’intégration régionale et des Togolais de l’extérieur, Prof Robert Dussey se réjouit d’avoir reçu le « Prix international des droits de l’homme ». Une distinction qui lui a été décernée depuis décembre 2021 par la Commission internationale des droits de l’homme, une organisation pakistanaise.

Se félicitant de ce prix reçu « pour mes services rendus au plan diplomatique au service de l’idéal d’un monde plus juste, équitable, sûr, durable, bref simplement plus humain », le diplomate se dit convaincu d’une chose : « je peux encore et nous pouvons encore mieux faire pour la cause des droits de l’homme et de la paix dans le monde ». Ceux qui ne connaissent pas le régime sous lequel il sert croiraient qu’il est un champion des droits de l’homme.

Mi-septembre 2022, c’était au tour de Faure Gnassingbé de se voir décerner une distinction. Le chef de l’Etat est déclaré lauréat du « Grand Prix africain de développement ». « Cette distinction qui sera décernée au président Faure Gnassingbé, est le fruit de la stabilité dont jouit le Togo dans un contexte d’insécurité généralisée dans l’espace CEDEAO et l’engagement personnel du chef de l’Etat togolais dans la recherche de solutions aux conflits dans la sous-région ouest africaine notamment la crise malienne en qualité de médiateur en vue du retour à la paix mais également, pour les progrès considérables réalisés par le Togo en matière de création d’emplois et de construction d’infrastructures sans oublier la gestion exemplaire de la crise sanitaire de la Covid-19 », rapporte un confrère.

Fin novembre dernier, revoilà le ministre Robert Dussey qui reçoit le « Prix Africain Afrik Connexion » décerné par la Fondation Afrik’Orizon. « Moi, Professeur Robert DUSSEY, je considère le prix qui m’est décerné cette soirée, après le « Super Prix Diamant Alassane OUATTARA pour l’Intégration Africaine 2022 » à Abidjan ici même et le « Prix International des Droits de l’Homme 2021-2022 » au Pakistan cette année 2022, comme une exhortation à travailler encore davantage pour la paix en Afrique », a-t-il déclaré.

Ce 08 décembre 2022, ex-ministre et ministres de Faure Gnassingbé reçoivent à leur tour des prix. L’ex-ministre, c’est l’économiste Kako Nubukpo. Il lui est décerné le prix du meilleur économiste africain de l’année, dans le cadre des 5ème Financial Afrik Awards. L’ancien ministre de la Prospective et de l’évaluation des politiques publiques occupe actuellement le poste de Commissaire du Togo auprès de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Avec lui, deux ministres en fonction sont aussi auréolées. Il s’agit de Rose Kayi Mivédor (ministre chargée de la Promotion de l’investissement) et Sandra Ablamba Ahoéfavi Johnson (ministre, secrétaire générale du gouvernement en charge du climat des affaires). La première reçoit le « Prix spécial du Leadership Féminin » et la seconde, une double distinction, dit-on, en matière de promotion de la bonne gouvernance. A la ministre secrétaire du gouvernement sont décernés le « Prix Spécial pour le Développement Economique et la Promotion de l’Investissement Privé au Togo » et le «Prix du Leadership Féminin au Togo ».

Une moisson de prix. Si c’était aux jeux olympiques, on se serait réjoui parce que de telles distinctions équivaudraient à de l’argent. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Pire, des soupçons de favoritisme et de clientélisme décrédibilisent ces prix, à l’instar du précieux Doing Business tant prisé par le gouvernement togolais. Qu’est-ce que cela rapporte aux Togolais quand Faure Gnassingbé, Robert Dussey et les autres collaborateurs du régime reçoivent des prix sans valeur ajoutée pour le développement ?

Une chose est sure et certaine, on ne construit pas un pays en se basant sur les distinctions honorifiques. Un pays se construit à travers une vision, un programme, des projections dans un contexte d’union des fils et filles. Si les prix étaient la condition sine qua non du développement, avec eux tous, le Togo serait plus développé que les puissances économiques du monde. Au lieu de faire rêver les populations et faire croire que les distinctions servent à construire le pays, on ferait mieux de se concentrer sur ce qui fait le développement.

Source: Liberté du 13 Décembre 2022

 

 

Les Togolais de l’Extérieur et la diplomatie Tétraplégique de Robert Dussey