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Commonwealth : Le Togo admis malgré son déficit démocratique chronique

Le 24 juin prochain dans la capitale rwandaise, le Togo va devenir officiellement membre du Commonwealth. Ce sera la fin d’un processus qui a démarré depuis plusieurs années. Mais la principale interrogation est relative aux valeurs que prône l’organisation. Des valeurs inexistantes dans notre pays.

Le Sommet des Chefs de gouvernement du Commonwealth (CHOGM) 2022 aura lieu du 20 au 25 juin 2022 à Kigali, au Rwanda. Cette rencontre qui a lieu tous les deux ans est organisée à tour de rôle par les différents pays membres de ladite organisation. Depuis 1971, il y a eu au total vingt quatre (24) réunions dont la plus récente a eu lieu au Royaume-Uni, en 2018. « Les dirigeants du Commonwealth se rendront au Rwanda pour réaffirmer leurs valeurs communes et convenir d’actions et de politiques visant à améliorer la vie de tous leurs citoyens. Les décisions prises au CHOGM orientent également le programme de travail du Secrétariat du Commonwealth. L’ouverture officielle du CHOGM aura lieu le vendredi 24 juin et sera suivie des principales réunions de haut niveau des responsables du vendredi 24 au samedi 25 juin. Elles seront précédées de quatre forums, de réunions ministérielles, d’événements parallèles et d’autres activités », précise-t-on sur le site internet du Commonwealth.

Si nous évoquons cette rencontre, c’est parce qu’elle revêt une importance capitale pour le Togo. Le sort de notre pays y serait discuté le 24 juin prochain lors de ce sommet. « La décision a été entérinée le 12 juin par les Etats membres du Commonwealth : le Gabon et le Togo feront bien leur entrée dans le Commonwealth le 24 juin lors du sommet des chefs d’Etat à Kigali », écrit Africa Intelligence dans un article titré : « Commonwealth : Libreville et Lomé officiellement intronisés à Kigali ».

C’est désormais acquis, le Togo sera admis comme membre du Commonwealth. Et c’est une bonne nouvelle pour le pays dans la mesure où l’adhésion à cette organisation va permettre au pays d’obtenir des financements considérables pouvant servir à son développement. Sous d’autres cieux, cette admission autorisée par les députés devrait faire l’unanimité et susciter l’adhésion de la population. Mais le Togo étant toujours un pays atypique dirigé de mains de dictateurs par une clique, l’enthousiasme que devrait susciter cette adhésion n’existera pas.

En effet, il n’est pas une mauvaise chose pour un pays comme le Togo d’adhérer à une organisation telle que le Commonwealth qui prône des valeurs démocratiques. Mais au vu de l’actualité et de la longue lutte que même le peuple togolais épris de liberté et d’émancipation, l’intégration du Togo à cette organisation sera considérée comme une adhésion de plus. Et les raisons sont nombreuses. L’une des principales raisons est que ce que les Togolais recherchent, c’est un appui diplomatique capable de faire bouger les lignes et d’amener le pays sur la voie de la démocratie. C’est ce que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et sa bande de chefs d’Etat corrompus jusqu’à la moelle n’ont jamais su faire. Dans tous les conflits dans lesquels ils sont intervenus, ils se sont toujours positionnés du côté de la dictature, sabordant la lutte populaire pour la démocratie.

Cette adhésion du Togo au Commonwealth sera politiquement une adhésion de plus parce que de toute évidence, le pays n’est pas qualifié pour en être membre, si on le jauge à l’aune des valeurs que défend l’organisation anglophone. Violation constante des droits de l’homme, réduction drastique des espaces de liberté, crise électorale endémique, corruption ambiante et mauvaise gouvernance chronique sont les principaux traits du régime en place. C’est tout à fait le contraire des valeurs inscrites dans la Charte du Commonwealth, telles que la démocratie, les droits de l’homme, la paix et la sécurité, la liberté d’expression, la séparation des pouvoirs, la bonne gouvernance, le rôle de la société civile…

En parcourant la Charte, il est écrit au chapitre relatif à la séparation des pouvoirs : «Nous reconnaissons l’importance de maintenir l’intégrité des rôles du législatif, de l’exécutif et du judiciaire. Ceux-ci sont les garants dans leurs domaines respectifs de l’Etat de droit, de la promotion et de la protection des droits humains fondamentaux et du respect de la bonne gouvernance… Nous reconnaissons le rôle important que la société civile joue dans nos communautés et nos pays en tant que partenaires dans la promotion et le soutien des valeurs et principes du Commonwealth, y compris la liberté d’association et de réunion pacifique, et dans la réalisation des objectifs de développement».

Au Togo, tous les pouvoirs sont aux mains du chef de l’Etat, la société civile traquée comme une bête sauvage à travers des textes qui rendent impossibles ses activités de soutien aux populations vulnérables. D’autres situations semblables amènent à se demander si l’adhésion du Togo a été sérieusement étudiée. Certains observateurs n’hésiteraient pas à conclure que les examinateurs ont été soudoyés pour rendre un rapport favorable sur la situation sociopolitique au Togo. Ce que nous ne saurons affirmer avec certitude.

Mais ce qui saute à l’œil, c’est qu’en acceptant l’adhésion du Togo et du Gabaon, l’organisation mise en place par la Grande-Bretagne a revu à la baisse ses critères qualitatifs pour le recrutement de nouveaux membres. Géopolitique oblige, l’organisation semble avoir décidé de revoir ses exigences. Même si sur le papier les critères demeurent inchangés, dans la pratique, ceux qui examinent les dossiers Togolais et Gabonais doivent avoir reçu des consignes pour fermer les yeux sur certains manquements.

G.A.

Source : Liberté / libertetogo.info

 

 

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