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Togo / Agression à mains armées de la fille d’Agbéyomé Kodjo : Un jeu malsain pour confirmer les « renseignements » de Yark ?

C’est à travers un tweet que le Mouvement Patriotique pour la Démocratie et le Développement (MPDD), formation politique d’Agbéyomé Kodjo a rendu publique l’information. Dans la nuit du 25 au 26 juin 2022, la fille du candidat de la DMK et son conjoint ont été agressés par des hommes armés. Acharnement contre un adversaire politique, tentative de faire peur à la DMK, réapparition des milices armées, etc. toutes les théories sont évoquées.

« Une fille du Dr Agbéyomé Kodjo a été victime d’une agression suivie d’un cambriolage en son domicile dans la nuit du 25 au 26 juin à Lomé. Véhicule, Ordi, téléphones furent emportés. Son conjoint neutralisé par un coup de feu, et une balle dans le pied. Ils sont à l’hôpital », dénonce le parti politique Mouvement Patriotique pour la Démocratie et le Développement (MPDD) dans un tweet publié hier.

Dans une vidéo publiée sur YouTube, on peut raisonnablement avoir une idée sur la violence de cette agression. En témoignent les images des portes défoncées ainsi que du sang répandu un peu partout dans la maison. Jusqu’à l’heure où nous mettions sous presse, aucune réaction n’a émané des autorités togolaises, malgré le statut des victimes de l’agression.

Même si la principale interrogation est relative aux commanditaires et exécutants de cette besogne d’une bassesse indescriptible, tout porte à croire qu’il s’agit d’un acte de violence organisée par des gens qui détiennent une certaine autorité. En attendant les conclusions des enquêtes qui seront menées par la Police nationale ou la Gendarmerie, des sources proches des victimes soulignent qu’il s’agit d’un acte imputable aux autorités togolaises, puisque des hommes parmi les agresseurs portaient des uniformes des forces de sécurité et de défense. Il y a donc lieu de s’inquiéter pour la vie des acteurs politiques et leurs proches ainsi que pour celle de tous ceux qui dénoncent la gestion calamiteuse du pays.

Et puis, l’agression des proches du candidat de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) réactive le dossier du contentieux électoral né de la présidentielle de février 2020. Bien que Faure Gnassingbé ait été proclamé vainqueur par des institutions dirigées par des hommes dévoués à sa cause, le candidat de la DMK et ses alliés n’ont jamais cessé de réclamer la victoire. Ils en subissent les conséquences. C’est donc l’acharnement politique contre le candidat Agbéyomé Kodjo et ses alliés, mais aussi à l’endroit de toute la classe politique de l’opposition qui se poursuit pour que règne Faure Gnassingbé.

En plus de l’acharnement politique dont l’évidence a été faite à travers cette agression, il faut rappeler que cela s’est produit dans un contexte un peu particulier. Le jour de l’agression, la DMK devrait tenir un meeting d’information et de sensibilisation sur la situation sociopolitique dans le pays. L’activité a été interdite par le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Yark Damehame. Le monsieur sécurité de Faure Gnassingbé a justifié cette interdiction par le contexte sécuritaire du pays, notamment le terrorisme. « L’organisation d’une telle manifestation dans un contexte sécuritaire sous-régional et national actuel très préoccupant et marqué notamment par une volatilité et une imprévisibilité notoire est de nature à compromettre les efforts en cours pour préserver l’ordre public et la sécurité nationale », avait-il dit.

Mais plus inquiétant encore, le ministre évoque des informations qu’il auraient reçues pour prononcer l’interdiction, en «tenant compte des contraintes qu’imposent les nouvelles menaces à l’appareil sécuritaire de notre pays et des renseignements de dernières minutes, et surtout du risque majeur qui pourrait en découler pour la sécurité des personnes et des biens».

L’agression des proches d’Agbéyomé Kodjo serait-elle destinée à confirmer les informations dont disposerait Yark Damehame ? On n’en est pas loin. Mais une chose est sure, le ministre de la Sécurité a fauté en n’assurant pas la protection des leaders politiques, mais aussi des militants qui allaient faire le déplacement de Bè Kodjindji. En toute franchise, pour un homme de son rang, rompu à la question sécuritaire, les renseignements devraient plutôt permettre de mettre hors d’état de nuire – nous empruntons le langage militaire – ceux qui voudraient perturber la manifestation, partant la quiétude de la population. Il a choisi la voie la plus facile, celle de l’interdiction.

Dans une autre mesure, il n’est pas exclu que cette entreprise vise à faire peur aux leaders de la DMK. C’est une stratégie qui marche bien au Togo. Et ce n’est pas une première. Craignant pour la vie des militants et sympathisants, des acteurs politiques ont sursu à des actions qui auraient pu faire mouche.

Enfin, si par le plus grands des hasards, le gouvernement décline la responsabilité des forces de défense et de sécurité dans cette attaque, cela voudrait dire que des miliciens seraient toujours actifs dans le pays. Ou encore que des armes circulent au nez et à la barbe des autorités en charge de la sécurité du pays. Dans tous les cas, il y a péril en la demeure.

G.A.

Source : Liberté N°3644 Du Mardi 28 Juin 2022

 

 

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