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« La formalisation des transitions militaires » du professeur

Dans son domaine, l’universitaire béninois Victor Topanou fait incontestablement partie des meilleurs en Afrique.

La connaissance qui est la sienne ne peut être égalée notamment par des débutants qu’il a formés.

Il vient encore de montrer toute sa carrure dans une réflexion de première classe sur les coups d’Etat en Afrique.

L’article en question « Coups d’Etat en Afrique : Victor Topanou suggère la formalisation des transitions militaires[1] » met l’eau à la bouche.

En le goûtant, on se demande s’il faut vraiment l’avaler en l’état.

Premièrement, le Maître de conférences prend appui sur Bernard-Henri Lévy, un auteur dont les écrits sur l’Afrique sont controversés.

Il faut lorgner l’application de ses théories par exemple en Libye et dans le maintien de la Françafrique pour se rendre compte que le citer, reviendrait à mettre du sable dans ses propres analyses.

Deuxièmement, l’enseignant utilise deux concepts: démocratie et dictature.

Il ne les circonscrit pas clairement (même s’il en fait le tour dans le texte, parle-on réellement de dictature originale donc légitime et légale? De sa notion moderne de l’armée régulière, de celle des milices privées ou politico-policière, de démocratie électoraliste, directe, de l’arbre à palabre ? Plus loin, l’Afrique moderne a-t-elle réellement été démocratique pour évaluer le rapport développement et modèle démocratique?)

Cette situation, ne conduirait-elle pas à “un sans limite théorique” et donc à des interprétations subjectives, en considérant que l’auteur est dans une démarche comparative de régimes politiques, leur adaptation et adéquation à l’Afrique?

Troisièmement, l’enseignant affirme que « les jeunes, nés pour la plupart dans les années 90 et plus, manifestent pour réclamer le retour de la dictature. »

Il fait remarquer dans la foulée que les mêmes jeunes n’ont pas été inscrits dans les mouvements de démocratisation soufflés par le Vent de l’Est.

Comment alors une jeunesse qui n’a pas connu la dictature, ne sait pas ce que s’est, pourrait-elle la demander, surtout qu’on parle ici d’une génération de numérique, de réseaux sociaux et qui respire par conséquence la liberté?

Quatrièmement, il lie l’armée à la dictature (coup d’Etat par les militaires et réclamation de la dictature par les jeunes.)

Pourtant, on a vu les corps habillés conduire les affaires de la cité de façon démocratique (Bush aux Etats Unis et JJ au Ghana) et de l’autre, les civils devenus des dictateurs (Alpha Condé.)

Le professeur reconnait d’ailleurs cette situation, quand il parle en substance de pouvoir civil tout autant ” vicieux” que le pouvoir militaire.

Ici encore, il faut observer que la « perversité du pouvoir » se penche davantage du côté de l’armée africaine, parce que c’est elle qui a tenu et détenu le pouvoir.

Cinquièmement, Maître propose une voie consensuelle, le « Droit international de la transition militaire. »

Cette démarche est à première vue très pragmatique, coupe la poire en deux.

Il faut dire que c’est la limitation de la période transitoire qui est le point conflictuel entre la junte, l’organisation régionale, suprarégionale et internationale.

Quand on y voit de très près, cette situation ne poserait-elle pas plutôt une question de droit ?

En effet, le coups d’Etat est juridiquement un crime imprescriptible.

Par ailleurs, en quoi les militaires auraient par exemple le droit de faire un coup d’Etat et qu’un groupe de civils ou de rebelles, eux pas?

Sur un autre point, quelle institution définirait et appliquerait un tel droit?

Serait-il appliqué seulement à certains pays notamment africains? (Par exemple, la CPI n’est dans la pratique créée pour se pencher que sur le cas des pays dominés. Bush et Sarkozy n’ont jamais été jugés pour les crimes de guerre commis en Irak et en Libye.)

Les Africains peuvent-ils en être membres et veiller à leur application en France, aux Etats Unis, en Angleterre ?

La réponse à ce questionnement permettra aux élèves que nous sommes de mieux comprendre la posture de l’éminent.

Se Osagyefo Togoata Asafo

 

 

« La formalisation des transitions militaires » du professeur