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Covid-19 au Togo : Vers un triomphe sans gloire

Au Togo, après deux ans d’imposition, tout semble dire que l’on s’achemine vers l’allègement des mesures restrictives, dans le cadre de la lutte contre la Covid. L’information est du site d’information republicoftogo qui estime que les restrictions pourraient être allégées dans les jours à venir. Pour ce faire, rapporte le confrère proche des arcanes du pouvoir, le Conseil scientifique s’apprêterait à faire des recommandations en ce sens au gouvernement. Une décision qui, à l’analyse, n’aura rien de volonté de souple, mais s’impose plutôt d’elle-même.

Imminent allègement des mesures restrictives

Le Conseil scientifique s’apprêterait donc à faire des recommandations au gouvernement aux fins de l’allègement des restrictions imposées par le gouvernement. Ceci, à la lumière des résultats, somme toute, satisfaisants enregistrés à ce jour dans le cadre de la lutte contre la maladie à Coronavirus au Togo.

En effet, sur la base des chiffres actualisés, c’est une évidence que la situation épidémiologique s’est nettement améliorée. Plus de 1,5 millions de personnes vaccinées pour environ 35% sur les 60% de la population vaccinale recherchée pour atteindre l’immunité vaccinale escomptée. Soit plus de la moitié du chemin parcouru qui, bien qu’encore loin des comptes, plaide en faveur de mesures barrières moins contraignantes.

De façon spécifique, les statistiques de la Coordination nationale de riposte estiment les contaminations en baisse. Et ce même au temps fort de la variante Omicron qui, visiblement, semble moins actif que redouté. Car, les cas graves se comptent au bout des doigts. C’est un fait.

C’est donc dans ce sillage d’optimisme que se projettent les lueurs d’espoir d’un assouplissement des mesures restrictives tant espéré. Cependant, qu’elle soit enfin actée, cette décision n’aura donc été que l’expression de la lassitude de tout un peuple qui, depuis deux ans, ploie sous le poids, sinon le diktat de ces mesures. Ceci, pendant même que la situation sanitaire dans le pays était déjà largement mieux.

Un triomphe sans gloire

Ce serait, qu’à cela ne tienne, un dégel qui constituerait un véritable ouf de soulagement pour la majorité des togolais agacés par ce mode de vie qu’ils se sont vu imposés, au nom d’une lutte dite contre la pandémie. Mais encore que ce dégel, de tout point de vue et d’analyse, interviendrait pendant qu’on se serait assuré, au sommet du pouvoir de Lomé, que sont atteints les réels objectifs non avoués qui auraient motivé de telles restrictions. Un objectif, estiment nombre d’observateurs, qui viserait plutôt à réduire complètement au silence, sinon à néant, l’écosystème d’opposition au Togo. Que l’on soit politique, acteur de la société civile ou journaliste critique.

Et visiblement, les dernières évolutions de l’actualité dans le pays concourent à donner raison à ceux-là qui voyaient derrière ces mesures barrières, une raison outre que celle officiellement avancées par les gouvernants. Ceux qui, à l’antipode de ce qui s’observe un peu partout, ont plutôt opté entretenir tout un mystère autour de la pandémie.

Ce ne serait pas superflu de revenir sur les dernières mésaventures vécues par des journalistes critiques à l’instar de notre Directeur de publicitation Joël Egah, et ses autres confrères et compagnons d’infortune, Ferdinand Ayité et Ambroise Kpodzo qui lui, a été sanctionné autant que son journal «Thé Guardian», justement dans le sillage de cette affaire de Covid dont la Haac s’est évertuée à lui coller un délit de traitement biaisé de l’information.

Au plan politique, la reprise du dialogue entre politiques, le prolongement des travaux de la Concertation nationale entre acteurs politiques (Cnap) semble bien illustrer l’appât qui a définitivement fait mordre l’hameçon aux opposants qui n’existent désormais que de noms. Les plus critiques étant désormais contraints au silence, soit par des mesures judiciaires au travers des inculpations, soit par une vie fugitive que se donnent ceux qui voient leur vie en danger au pays. Somme toute, un triomphe sans gloire en perspective pour le régime de Lomé qui aura réussi certes son coup, mais à la faveur du regrettable. Bien triste !

Source : Fraternité
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C’est entendu, le système de parti unique a été un véritable échec pour l’Afrique car point n’est besoin de rappeler la souffrance des Africains qui ont été assujettis à ce régime. La mobilisation populaire exceptionnelle des années 1990 contre ce régime en témoigne aussi largement, de même que la tenue des conférences nationales.

Trente années après, les régimes qui ont suivi sont aujourd’hui en train de vivre une crise à leur tour. En effet, les gouvernants n’ont pas été fidèles aux Constitutions adoptées à l’issue des années 90. Et aujourd’hui ce sont pratiquement les mêmes équipes qui sont au pouvoir, illégitimes de deux points de vue :

* les élections qui les ont amenés au pouvoir sont frauduleuses ;

* la constitution a été tripatouillée pour leur faciliter le maintien au pouvoir quel que soit le nombre de mandats effectués.

En plus de cela, les ressources des pays ont été pillées par une corruption pratiquement sans limites à cause d’une justice instrumentalisée, alors que la population s’appauvrit de jour en jour avec des systèmes sociaux (santé, éducation) pour ainsi dire à terre. Lorsque cette population essaie de protester, elle est sévèrement réprimée alors que les libertés individuelles (expression, réunion, manifestation) sont largement niées.

D’une façon générale, les pays n’ont pas connu le développement promis et avec l’aide d’une communauté internationale complice à cause de ses intérêts propres, les autorités de ces pays se donnent des images prestigieuses et flatteuses grâce à des concepts vides de contenus comme l’émergence.

Après plusieurs décennies de ce type de gouvernance, on en arrive à des expressions violentes du ras-le-bol, par le biais d’insurrections populaires et ces derniers temps par les coups d’état militaires en série qui secouent la sous-région ouest-africaine.

En fait la question n’est pas de savoir s’il faut ou non justifier un coup d’état. En effet, la violence ne se justifie pas que ce soit celle issue d’un coup de force constitutionnel, ou celle de la prise de pouvoir par les militaires. Ce qui compte, c’est ce qui se passe après l’événement violent ; c’est ce qu’on en fait. L’histoire de cette même Afrique de l’Ouest le montre bien. Ainsi pendant la dizaine d’années ou les Voltaïques étaient satisfaits de la gouvernance de Sangoulé LAMIZANA, personne ne s’est souvenu de son arrivée au pouvoir par un coup d’état militaire en 1966 et la Haute-Volta de l’époque était présentée comme un havre de paix et de démocratie. Toujours au Burkina Faso, aujourd’hui on s’indigne plus de l’impunité des assassins de Thomas SANKARA que du coup d’état du 04 août 1983 qui l’amena au pouvoir avec son ami Blaise COMPAORE.

Et Jerry John RAWLINGS, qui a fait deux coups d’états (1979 et 1981) ? Pourtant ce qu’on lui reconnait ce sont les deux mandats qu’il a effectués entre 1992 et 2000, mandats qui ont permis au Ghana de devenir un pays qui compte en Afrique de l’Ouest tant au plan politique qu’économique. Aujourd’hui plus personne ne peut douter de la gouvernance démocratique qu’il a instaurée.

Dans le cadre de consultation de l’Histoire, il ne faut pas manquer d’évoquer le cas du Togo.

En effet, notre pays a lui aussi connu deux coups d’état en 1963 et 1967. Lors du premier le 13 janvier 1963, l’armée donne le pouvoir à Nicolas Grunitzky en tant que président, avec Antoine MEATCHI, comme vice-président. Le pouvoir est réparti entre les deux fonctions par la Constitution de la Deuxième République adoptée le 16 janvier 1963. Ce bicéphalisme ne résiste pas aux rivalités partisanes et, peu après avoir déjoué une tentative de coup d’État (21 novembre 1966), l’armée prend de nouveau le pouvoir le 13 janvier 1967 ; la Constitution est suspendue, l’Assemblée nationale dissoute, les partis politiques interdits, un nouveau gouvernement militaire est installé.

Cette période « de transition » dure jusqu’en 1979, soit douze ans durant lesquels le nouveau chef de l’État étend son autorité, malgré – ou en raison – des accidents et des complots (1974, 1977, 1981, 1985) fomentés contre lui. Il détient la totalité du pouvoir qu’il appuie sur le culte de la personnalité, la communication de masse et les démonstrations de la force armée. Préoccupé d’abolir les rivalités internes du pays, il crée en 1969 un parti unique destiné à rassembler tous les Togolais dans un même creuset national : le Rassemblement du peuple togolais (R.P.T.).

La Constitution du 30 décembre 1979 fonde la Troisième République. Celle-ci consacre la primauté du parti, qui intervient directement dans l’exercice des compétences constitutionnelles essentielles, contrôle l’élection de toutes les autorités de l’État et des collectivités locales. Ainsi le Président de la République est élu au suffrage universel direct sur proposition du parti dont il est le chef.

Quelle est la spécificité du cas Togolais ? On le voit bien, la transition mise en place entre 1967 et 1979 n’a pas coïncidé avec un changement de régime, ni avec un changement de personnes. Les deux coups d’état se sont réduits à maintenir les militaires au pouvoir. Ainsi, au lieu de passer à un système plus démocratique, à partir de 1967, le régime ne change pas vraiment puisqu’il est de plus en plus autocratique, jusqu’en 1979 où on en arrive au parti unique.

Par ailleurs, il ne suffit pas de laisser tomber l’habit militaire, et de changer de statut en passant à celui de civil, pour que l’on puisse parler de changement de personnes. De 1967 à 1979 les mêmes personnes forment la classe politique au pouvoir.

Au regard de tout ce qui s’est passé et de ce qui se passe actuellement sur le continent, il est évident qu’il existe un malaise dans l’organisation du vivre-ensemble dans les États et cela conduit à des crises politiques successives. La refondation politique devient une exigence incontournable et cette refondation ne peut passer que par une période de transition.

La transition est alors une période de refondation du vivre-ensemble (politique) basée sur des valeurs consensuelles qui apparaîtront dans la Constitution. Il s’agit pour l’Afrique de changer fondamentalement de régime politique et non d’adopter un régime au plan formel sans un réel changement des pratiques. Il s’agit alors, en l’occurrence, d’opter pour le modèle démocratique susceptible d’instaurer des institutions justes, crédibles et légitimes, de favoriser l’alternance, de donner à tous les citoyens l’opportunité d’apporter leurs contributions. Et donner la possibilité à tous de participer à la vie politique consiste à redonner la parole à la grande muette qu’a été la société civile. Cela ne peut se faire sans le rétablissement des libertés individuelles. « La terreur et la répression comme principes de gouvernement conduisent au gel des idées, c’est-à-dire à celui des initiatives et des intelligences… Un peuple qui vit dans la terreur permanente est un peuple atrophié » (Tidiane DIAKITE). La période de transition apparaît dès lors comme une période de refondation mais aussi d’apprentissage qui permet de passer de l’ancien régime à un nouveau régime à la fois au niveau des institutions que des pratiques et de la mentalité. Et dans ce contexte, « la démocratie, selon DIAKITE, est l’expression de la volonté de la majorité tempérée par le respect de la minorité. » Tels sont les traits d’une transition réussie, tels qu’on peut les décrypter après l’analyse des situations dans les pays africains.

Peut-être faudrait-il redonner ces traits à la CEDEAO de façon à ce qu’elle les utilise comme critères pour juger de la bonne foi d’un gouvernement de transition ? Et peut-être faut-il mettre l’accent sur l’obligation de protester contre la violence de tous les coups d’état, mais aussi sur la nécessité de donner du temps aux acteurs de la transition pour satisfaire à ces critères ? Mais la CEDEAO, elle-même née dans le contexte de parti unique, n’aurait-elle pas besoin d’une période de transition pour l’instauration, en son sein, d’organes démocratiques et l’adoption de pratiques démocratiques ?

Maryse Quashie et Roger Ekoué Folikoué
citeauquotidien@gmail.com
Lomé, le 11 février 2022
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Création d’entreprises et augmentation du chômage : Paradoxe togolais saisissant

Du 1er au 31 janvier 2022, pas moins de 1300 nouvelles entreprises ont été créées selon les chiffres du Centre de formalité des entreprises (CFE). Mais cette embellie de création d’entreprises contraste avec le chômage ambiant dans le pays.

Depuis plusieurs années, la question du chômage défraie la chronique au pays de Faure Gnassingbé. Les statistiques les plus récentes publiées par le gouvernement togolais indiquent que le taux de chômage était passé à 3,4% et celui de sous-emploi à 24,9%. Des chiffres contestés d’ailleurs par certains économistes.

En effet, pour l’économiste togolais Thomas Dodji Koumou, ce taux de chômage (3,4%) est bien en deçà du taux réel du chômage au Togo et ne reflète, en rien, la situation économique du pays. « Le taux de chômage réel au Togo est probablement supérieur à 20%. Lorsqu’une économie est dans une situation comme celle du Togo où il y a une baisse du taux de croissance depuis 2014, on a, de façon tangible, une baisse de revenus générale créée par le pays. Cela veut dire que les entreprises ne créent plus assez de richesses et donc ne peuvent plus créer de l’emploi. Il est donc paradoxal qu’on annonce un taux de chômage de plein emploi dans une situation économique pareille », explique l’économiste.

Plus prudente, la Banque Africaine de Développement (BAD) dans le rapport Perspectives Économiques en Afrique 2018, publié en mars dernier, a indiqué que le taux de chômage au Togo est estimé à 3,4 %, avant de préciser que « le service public censé collecter les informations sur les demandeurs d’emploi n’est pas en mesure de fournir les statistiques réelles du chômage ». Dans la présentation de la situation économique de l’Afrique de l’Ouest, l’institution a- néanmoins- classé le Togo parmi les pays de la sous-région où « la part cumulée des emplois vulnérables et des chômeurs dans la population active varie entre 70% et 90% ».

Paradoxalement, un nombre de création d’entreprises en hausse

Curieusement, parallèlement à cette montée en flèche du chômage et de la pauvreté, la création d’entreprises se porte assez bien. Elle n’aura même jamais été aussi prolifique ces dernières années dans un pays comme le Togo, avec près de 13 770 nouvelles créations en 2021.

Le Togo est l’un des pays en Afrique où créer son entreprise est devenu un jeu d’enfant. En effet, dans un contexte marqué par la hausse du chômage, en particulier chez les jeunes et face à la pauvreté, l’entrepreneuriat avec la création des micro-entreprises apparait comme une solution et un correctif aux imperfections du marché du travail. Sur fond de flambée du chômage, le Togo semble avoir opté pour le développement des microcrédits, considéré comme un levier pour la création d’entreprise et la réinsertion. Selon les chiffres officiels, 178 milliards de francs CFA ont été dépensés ces dernières années pour soutenir l’entrepreneuriat des jeunes, à travers des programmes et projets nationaux. Par ailleurs, de 05 milliards de francs CFA en moyenne en 2013 et 2014, les ressources réservées à l’emploi et l’employabilité des jeunes sont montées à 15 milliards en 2018, soit le triple.

Mais, il semble que face au contexte économique national marqué par une monopolisation du marché par certaines entreprises proches du cercle du pouvoir, les jeunes sociétés peinent à percer. Sans perspectives enthousiasmantes, les entrepreneurs refusent à recruter. De ce fait, la création d’entreprise ne répond plus à une dynamique de création d’emploi.

L’Etat d’urgence sanitaire plonge les entreprises

Aussi, « Au premier semestre de 2020, 42 % des entreprises ont enregistré une réduction du volume de leur production dont 9 % des entreprises enregistrent une réduction comprise entre 0 et 25 % ; 10 % enregistrent une réduction comprise entre 25 et 50 % ; 11 % des entreprises enregistrent une réduction comprise entre 50 et 75 % ; et enfin 12% des entreprises enregistrent une réduction comprise entre 75 et 100%.. S’agissant des ventes, 76 % des entreprises ont enregistré une réduction de leur vente dont 13 % d’entre elles ont enregistré une réduction comprise entre 0 et 25 % ; 23 % ont enregistré une réduction comprise entre 25 et 50 % ; 22 % des entreprises ont enregistré une réduction comprise entre 50 et 75 % ; et enfin 27% des entreprises ont enregistré une réduction comprise entre 75 et 100% » a révélé une étude du Conseil national du patronat (CNP). Et de souligner, « une entreprise sur deux ont déclaré avoir réduit leur personnel. « Une forte majorité des entreprises (82 %) ont opté pour un arrêt partiel du travail (chômage technique) du perso le reste des entreprises interviewées (18 %) ont eu recours au licenciement du personnel ».

Source : Fraternité

 

 

Covid-19 au Togo : Vers un triomphe sans gloire