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Allocution du Président John F. Kennedy pour l’accueil aux Etats-Unis du Père de l’Indépendance Togolaise, le Président Sylvanus Olympio, le 20 mars 1962

Pour célébrer intellectuellement, politiquement et dignement le 61-ième anniversaire de la proclamation officielle le 27 avril 1960 de l’indépendance du Togo, obtenue deux ans plus tôt grâce à « la révolution pacifique par les urnes » le 27 avril 1958, donc six mois avant l’obtention par la même voie le 28 septembre 1958 de l’indépendance de la Guinée française officiellement proclamée le 2 octobre 1958, qu’il me soit permis de partager avec tous les patriotes togolais et tous les amis du Togo la traduction inédite suivante de l’allocution du Président John F. Kennedy pour accueillir à sa descente d’avion à l’aéroport de Washington DC le 20 mars 1962 le Père de l’Indépendance Togolaise, le Président Sylvanus Kwami Olympio. L’enregistrement sonore de cette allocution en anglais est disponible sur le site de la Présidence des Etats-Unis.

Dans cette allocution, on apprend que le Président Kennedy avait fait part au Président Olympio de son vivant, face à face, dix mois avant l’assassinat de ce dernier le 13 janvier 1963, suivi de l’assassinat de ce premier la même année le 22 novembre, toute l’admiration qu’il avait pour l’excellence exceptionnelle universelle du Père de l’indépendance togolaise et qu’il exprimera dans sa déclaration officielle du 13 janvier 1963 en les termes suivants :

« L’assassinat tragique PRÉSIDENT Olympio est un coup dur pour le progrès de la stabilité des gouvernements en Afrique. C’est aussi une perte non seulement pour son propre pays mais aussi pour tous ceux qui le connaissaient, ici aux États-Unis. Sa visite en Mars 1962 a été utile pour accroître notre compréhension des problèmes africains et de leurs aspirations. Son rôle positif dans la promotion de la coopération entre les pays anglophones et francophones a contribué à promouvoir la paix et le progrès en Afrique. Son jugement sage et sa stature d’homme d’Etat manqueront à toutes les nations qui chérissent les valeurs et les idéaux de l’homme ».

Dans cette allocution, on remarquera également la valeur prémonitoire de la mise en garde du Président Kennedy sur « la nuit noire » qui pourrait revenir sur le Togo après « le jour » qu’a fait lever sur le Togo le soleil de l’indépendance. Avec le recul de « la misère noire » dans laquelle le régime héréditaire cinquantenaire togolais a plongé l’écrasante majorité des togolaises et togolais à l’exception de la « minorité pilleuse des richesses du Togo », dénoncée par le Chef de l’Etat lui-même dans son message à la Nation Togolaise pour le 27 avril 2012, c’est ainsi que l’on peut comprendre le passage suivant du discours d’accueil du Président Kennedy : « Je suis sûr que le président serait d’accord que, si difficile qu’ait été la lutte pour l’indépendance, elle portait néanmoins avec elle une certaine joie de vivre et l’élan qui avaient rendu toutes les choses plus faciles. Toutes les difficultés du pays étaient concentrées dans une seule direction : il est beaucoup plus difficile d’être un pays libre et de se gouverner soi-même, cela constitue l’ultime défi à tout peuple, quel qu’il soit ».

Ce message du célèbre Président américain au peuple togolais faisait en fait écho au message prophétique encore plus explicite que le Saint Pape Jean XXIII, devenu depuis lors Saint Patron du Togo tout comme le Saint Pape Jean-Paul II, a adressé au peuple togolais en les termes suivants : « Que chacun d’entre vous songe à collaborer de toutes ses forces à la prospérité de la Patrie en chassant les illusions dont le plus grave serait de croire que l’indépendance politique résout toutes les difficultés ».

Voici la traduction française annoncée de l’allocution d’accueil du Président Kennedy.

Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,

Je sais que je parle au nom du peuple des Etats-Unis d’Amérique pour souhaiter la bienvenue au président Olympio dans notre pays. En lui, nous voyons un homme exceptionnel, pas seulement en Afrique mais aussi sur la scène mondiale, parlant Français, Anglais, Allemand. Il a ainsi pu par ces moyens établir le plus précieux lien vers le grand mouvement historique, vers les révolutions qui ont façonné tous ces pays, vers les principes de ces révolutions sur lesquels il essaie de bâtir son pays, ainsi en un sens, vers cette union heureuse, de l’Afrique, de l’Europe de l’Ouest et des Etats-Unis, personnifiée dans la personnalité, les œuvres, les œuvres de la vie, les efforts de notre hôte distingué. Son influence a largement dépassé les limites de son propre pays. A la récente conférence de Lagos, qui a pris, je crois, des positions progressistes et responsables, il a par exemple servi d’interprète entre ceux qui parlaient Français et ceux qui parlaient l’Anglais, mais son interprétation ne se limitait pas à la langue, mais était aussi un effort pour parvenir à une unité parmi les dirigeants africains qui, après avoir mené avec succès la lutte pour l’indépendance, font face désormais à une tâche encore plus difficile, celle de construire des pays et des économies libres et viables.

Je suis sûr que le président serait d’accord que, si difficile qu’ait été la lutte pour l’indépendance, elle portait néanmoins avec elle une certaine joie de vivre et l’élan qui avaient rendu toutes les choses plus faciles. Toutes les difficultés du pays étaient concentrées dans une seule direction : il est beaucoup plus difficile d’être un pays libre et de se gouverner soi-même, cela constitue l’ultime défi pour tout peuple, quel qu’il soit. Cela leur demande toujours un libre choix à faire, et faire un choix est toujours difficile.

Donc, Monsieur le Président, pour vos efforts pour obtenir l’indépendance de votre pays, pour encore plus vos efforts pour construire une vie meilleure pour votre peuple, pour votre action responsable progressiste et libérale dans le développement de l’Afrique, pour votre fort soutien aux Nations – Unies, qui ont joué un grand rôle, et j’ espère que tous les gens de ce pays se rendent compte combien important a été ce rôle dans l’indépendance de votre pays, pour toutes ces choses, et pour notamment le fait de permettre l’établissement d’un contact entre le président d’un pays lointain dont les aspirations pour son peuple sont les mêmes que nos aspirations pour notre peuple, pour toutes ces raisons, Monsieur le Président, soyez le bienvenu aux États-Unis d’Amérique, et en vous accueillant, nous tendons la main de l’amitié à votre peuple aussi.

Présentée par Pascal Kossivi Adjamagbo

 

 

Allocution du Président John F. Kennedy pour l’accueil aux Etats-Unis du Père de l’Indépendance Togolaise, le Président Sylvanus Olympio, le 20 mars 1962