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Les cruelles vérités à Faure, Ouattara et les autres

« Les vérités qu’on aime le moins à apprendre, sont celles qu’on a le plus d’intérêt à savoir » (Proverbe Chinois)

« Celui qui a goûté l’ivresse du commandement ne peut plus s’en passer », disait Stefan Zweig. Le pouvoir est si grisant qu’il fait perdre la tête à certains chefs d’Etat africains et les conduit à commettre les pires excès et dérives. Une maladie du pouvoir que David Owen qualifie de syndrome d’hubris caractérisé par la perte du sens des réalités, l’intolérance à la contradiction, les actions à l’emporte-pièce, des abus de pouvoir, etc. Les dictateurs qui sont atteints de ce syndrome ont tendance à écarter ceux qui les ont déçus ou qui leur semblent menaçants. Ils n’écoutent pas leur entourage, encore moins leurs opposants, refusent toute contradiction ou compromis. Obnubilés par des complots imaginaires, ils basculent dans un état paranoïaque.

L’ancien Premier ministre ivoirien Guillaume Soro qui avait eu un accès protocolairement aisé aux ors de nombre de Républiques en sait quelque chose. Il tient à prodiguer d’utiles conseils aux dirigeants qui s’accrochent de toutes leurs tripes au pouvoir et qui sombrent dans des dérives autoritaristes en prévenant de leur fin de règne délétère.

« Depuis 29 ans, j’ai sillonné les palais présidentiels africains. Je suis allé chez Kadhafi, chez Eyadema, chez Bongo, chez Obasanjo, partout. Avec le temps, je me suis rendu compte que le pouvoir n’est rien », témoigne Guillaume Soro. Il conseille à ceux qui détiennent les rênes du pouvoir d’en user pour faire le bien. En donnant l’exemple de l’ancien tout-puissant président égyptien Hosni Moubarak qui avait fait 36 ans au pouvoir, mais qui a fini très mal.

« Quand on est au pouvoir, il vaut mieux faire du bien. Les grands présidents, j’en ai connu. Ils respiraient la toute-puissance. J’ai rencontré en octobre 2010 Hosni Moubarak à Charm el-Cheikh. Quand je partais pour l’audience, ça respirait le pouvoir. Ce n’était plus un président, c’était un empereur. Quand quelques mois après je l’ai vu derrière les barreaux, ça m’a fait un choc », dit-il.

« Ce n’est pas parce qu’on est président, on est puissant qu’on doit écraser tout le monde. Ce n’est pas parce qu’on est Premier ministre qu’on peut se permettre d’insulter tout le monde. Ce n’est pas parce qu’on est ministre qu’on peut broyer les autres », conclut-il.

Malheureusement, c’est exactement ce qui se passe sur le continent. Glaive vengeur, les potentats utilisent souvent leur soldatesque ou leur redoutable police politique, les tristement célèbres services de renseignements pour traquer impitoyablement les opposants ou les contraindre à l’exil. Avec à l’appui la justice aux ordres, instrumentalisée à des fins politiques ou de règlement de comptes. C’est un fait courant au Togo où le régime de Faure Gnassingbé sort souvent l’artillerie lourde contre les opposants trop menaçants pour son trône, les contraignant à quitter le pays.

Tikpi Atchadam, Agbéyomé Kodjo, Alberto Olympio, Olivier Amah Poko, Agba Bertin, etc. n’ont eu d’autre choix que de prendre le chemin de l’exil. Un mandat d’arrêt est lancé contre le candidat de la Dynamique Mgr Kpodzro, Agbéyomé Kodjo pour avoir réclamé la victoire à la dernière élection présidentielle à laquelle Faure Gnassingbé a été déclaré vainqueur par ses institutions aux ordres avec un score stalinien de 72%.

Même sort pour Guillaume Soro, ancien allié d’Alassane Ouattara sur qui pèse un mandat d’arrêt international après avoir été condamné à 20 ans de prison, juste pour avoir claqué la porte du RHDP et annoncé sa candidature pour la présidentielle du 31 octobre 2020. Ses proches, des députés et membres de son parti, dont d’anciens ministres sont arrêtés et croupissent en prison.

Des pays qui proclament urbi et orbi être démocratiques où l’Etat de droit, la liberté d’opinion et d’expression devraient être des réalités vivantes, mais où pour un oui ou un non, des responsables et militants des partis d’opposition, s’ils ne sont pas tués, sont embastillés et moisissent en prison, sans aucune perspective de procès !

Médard Ametepe

Source : Liberté Togo

 

 

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