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Togo : PétroGate, les Adjakly et l’option du pire

Une affaire de près de 500 milliards de FCFA sous le sceau de détournement, secoue la République du Togo depuis plusieurs semaines avec les noms d’un père et son fils, soit Francis et Fabrice Adjakly, cités comme étant les personnes au cœur du scandale. En dépit du tollé que cette affaire a suscité au sein de la population, le silence bruissant de l’État a laissé le peuple pantois. Rebelote ! L’un des mis en cause assigne en justice le journal qui a révélé le scandale. Peut-être une drôle de manière de ne pas périr seul. Qui sait ?

Dans une récente parution, celle du mardi 09 juin 2020, le confrère L’Alternative donnait l’alerte sur un détournement de près de 500 milliards de FCFA, une faramineuse somme disparue en mode offshore sur les commandes pétrolières de l’État togolais. Puis, Francis et Fabrice Adjakly, un père et son fils, ont été cités comme étant les pions d’un réseau ouvert à des officiels togolais qui profitent aussi indûment du mécanisme d’importation, de fixation et de fluctuation des prix de carburant au Togo.

Une affaire qui a provoqué l’indignation des Togolais qui, faut-il le rappeler, tirent le diable par la queue en cette période de crise sanitaire. Curieusement, le gouvernement togolais est resté silencieux sur ce sujet, des officiels muets comme une carpe, pas même un communiqué, un seul du ministre en charge de ce secteur, soit pour infirmer, soit confirmer ou annoncer l’ouverture d’une enquête pour situer l’opinion. Leur attitude de défi vis-à-vis des populations, une posture de « nous ne sommes pas redevables de vous », a finalement donné des ailes aux mis en cause qui tentent aussitôt à se faire peur. Ainsi, « Adjakly junior » passe à l’offensive, déposant une plainte contre le journal L’Alternative, cité à comparaitre le 12 août prochain devant le Tribunal de Première Instance de Lomé statuant en matière correctionnelle. Certainement, l’objectif est de faire taire le confrère. Mais le fiston a mal choisi son adversaire : « Ne vous inquiétez de rien. Il est dans l’ordre normal des choses que quelqu’un qui est mis en cause dans une affaire puisse porter plainte. C’est son droit le plus absolu. Les plaintes font partie du quotidien des journalistes, il n’y a donc aucune inquiétude », déclare à chaud le premier responsable de la rédaction de L’Alternative avant de rassurer sur la lumière qui se pointe à l’horizon. Nous avons désormais, dit-il, l’unique occasion de comprendre à partir de ce procès qui s’annonce le mécanisme d’importation non seulement du pétrole mais aussi la fixation des prix à la pompe qui pèse sur le togolais moyen. Ce sera aussi l’occasion pour nous de comprendre comment l’État a pu confier à une famille (Adjakly, ndlr) qui a créé une société d’intermédiation, la commande d’un produit aussi stratégique dont les énormes bénéfices retombent sur les comptes personnels des copains et coquins ? Nous allons comprendre qui sont les complices et bénéficiaires de ce réseau depuis des années notamment les ministres et leurs experts en charge de ce dossier. Nous allons enfin comprendre pourquoi ces pilleurs depuis des années agissent en toute impunité. Ce fumant dossier est loin d’être une affaire entre un journal et les auteurs de ce réseau. C’est une affaire entre les togolais, c’est-à-dire la majorité qui végète dans la misère et cette minorité dont on nous avait dit qu’elle s’accapare des richesses du pays. C’est l’unique occasion pour les togolais d’avoir une idée de ceux qui mettent indûment la main sur leurs impôts. Vivement le 12 août. Ils ont peut-être la justice mais nous nous avons le peuple et le peuple veut comprendre où va son argent, conclut Ferdinand Ayité, Directeur de publication du journal L’Alternative.

Alors, c’est croire que derrière, il y reste encore du lourd, bref de solides arguments et éventuellement d’autres révélations sur tout ce qui obscurcie les commandes pétrolières au Togo, la vente et la traçabilité des recettes. Ce serait en réalité l’unique occasion de tout comprendre sur tout ce que le peuple n’a jamais compris. Et dans ces circonstances, la posture offensive du fiston Adjakly est interprétée par certains, comme une manière de couler volontairement le navire pour que tout le monde périsse et qu’on n’en parle plus. Car dans cette affaire, beaucoup estimaient que l’information qui a été rendue publique par le confrère L’Alternative, peut-être aussi une fuite du réseau Adjakly, soit une forme de règlement de comptes, c’est-à-dire, des individus d’un même réseau qui frustrés par l’inégale répartition du butin, décident d’alerter la police afin qu’ils coulent ensemble.

« Nous vivons ensemble, et nous mourrons ensemble », dit-on souvent. Les Adjakly ont-ils fait le choix du pire ? Rendez-vous au procès du 12 août prochain pour la réponse.

Source : La Manchette

 

 

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